Les Français et leur vie privée en ligne : les chiffres

Les Français et la vie privée en ligne

Qwant, Proton, Olvid et Murena se sont associés en janvier 2023 pour étudier le comportement des Français en ce qui concerne leur vie privée en […]

27 janvier 2023
5min

Qwant, Proton, Olvid et Murena se sont associés en janvier 2023 pour étudier le comportement des Français en ce qui concerne leur vie privée en ligne

Les Français sont préoccupés par l’utilisation de leurs données personnelles mais accordent peu de valeur aux données les moins tangibles.

Les internautes sont conscients de partager des données lorsqu’ils sont en ligne : ils sont 92% à se déclarer concernés par le sujet et 72% à avoir conscience de divulguer des informations personnelles lors de leur navigation sur Internet.

Cette prise de conscience s’explique certainement par l’actualité forte autour de la protection des données personnelles, plaçant le sujet au cœur des enjeux sociétaux : les demandes de consentement sont clairement visibles lors de la navigation, depuis la mise en place de la réglementation générale de la protection des données (RGPD), les GAFA sont pénalisés avec des amendes record pour collecte ou utilisation abusive des données personnelles, les autorités commencent à limiter l’utilisation des outils des géants du numérique notamment à l’école, et la mise en place du Digital Market Act européen avance, pour créer des conditions plus équitables, entre autres sur le marché des moteurs de recherche et des navigateurs, et préserver la liberté de choix des internautes.

Les Français interrogés hiérarchisent clairement la valeur qu’ils donnent à leurs données personnelles et placent les données tangibles en priorité, estimant qu’elles représenteraient un plus grand risque si elles étaient exposées en ligne.  En effet, dans le top 4 des informations les plus importantes à protéger, les informations relatives aux finances personnelles arrivent en tête pour 76% des sondés, suivies par les informations relatives à l’identification personnelle (69%), les informations médicales (37%), et les photos/vidéos de moi et/ou de mes amis (37%).

En fin de classement on retrouve leurs recherches effectuées sur le web (11%), leur agenda / calendrier (5%) et les informations liées à leur opinion politique (4%). Ces données semblent moins sensibles pour les Français qui leur accordent une valeur plus limitée. Néanmoins, au-delà d’un simple outil de gestion de l’emploi du temps, les calendriers donnent des informations incroyablement détaillées sur la vie des gens, et ces informations très sensibles méritent la même protection que les e-mails et les fichiers.

Bienvenue dans le privacy paradox : bien que conscients de l’utilisation de leurs données, les Français ne s’engagent pas dans leur protection.

Si 68% des interrogés déclarent connaître des moyens pour protéger leurs données en ligne, ils sont 48% à en utiliser : un décalage entre connaissance et pratique qui se retrouve dans l’ensemble des résultats du baromètre.

Leurs premières préoccupations sont la sécurisation de leur boite mail (66%), de leurs réseaux sociaux (59%), de leur navigateur (47%), et de leur moteur de recherche (46%).

Pour autant, interrogés sur les solutions effectivement mises en place, ils citent des solutions de paramétrage faciles d’accès, qui ne correspondent pas toujours à leur besoin de protection, cités en priorité : 44% désactivent le suivi de la localisation sur leurs appareils (54% chez les 18-24 ans), 39% utilisent un bloqueur de cookies, 25% utilisent la navigation privée (42% chez les 18-24 ans), et 13% utilisent un VPN (21% chez les 18-24 ans).

Pourtant mentionnés en priorité des usages à protéger, l’utilisation d’un moteur de recherche privé n’est citée que par 8% des interrogés et le passage à une messagerie privée, par 6% d’entre eux seulement.

Les Français agissent, et les Millenials plus que les autres, démontrant une prise de conscience grandissante autour des enjeux de protection des données personnelles. Mais les solutions, lorsqu’elles sont utilisées, ne sont pas les plus adéquates. Elles correspondent en grande majorité à l’utilisation de paramètres préinstallés dans les appareils (localisation, bloqueur, navigation privée), sans qu’une réelle démarche avec des solutions différentes et adaptées soit engagée de la part des internautes. Se protéger grâce à des services numériques privés nécessite une démarche engagée de la part de l’utilisateur, plus coûteuse en temps et parfois en argent, qu’un paramétrage des appareils.

Ce décalage récurrent révèle bien que les Français, sensibles à l’utilisation de leurs données personnelles et conscients de leurs traces numériques, baissent les bras face à la complexité perçue de la démarche à entreprendre pour se protéger. C’est ce que l’on appelle le privacy paradox.

Les Français connaissent pourtant des solutions pour protéger leurs données, mais ils n’utilisent pas les services les plus adéquats ou performants, principalement en raison d’une méconnaissance d’un sujet qui semble, à tort, réservé aux experts. 

Ils privilégient ainsi la plupart du temps, leur besoin de résultat immédiat ou d’accès à une fonctionnalité, au détriment de la protection de leurs données :

  • 64% des Français déclarent ne pas renoncer à un service numérique pour des raisons de protection de leurs données personnelles.
  • Et 51% continuent d’accepter les cookies lors de leur navigation sur internet.

Pour retrouver tous les résultats de l’étude, rendez-vous sur https://dataprivacyday.io

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