Antitrust européen: le Choice Screen sur Android doit évoluer rapidement

Qwant poursuit son combat pour permettre aux internautes de choisir librement leur moteur de recherche sur leur téléphone.

26 octobre 2020
3min

Qwant poursuit son combat pour permettre aux internautes de choisir librement leur moteur de recherche sur leur téléphone.

Depuis plus de cinq ans, Qwant informe régulièrement la Commission européenne des effets néfastes des pratiques anticoncurrentielles de Google, qui privent les consommateurs d’un accès normal à une offre diversifiée de moteurs de recherche. Avec le collectif Open Internet Project (OIP), nous avons porté plainte le 6 mars 2017 contre ces pratiques, joignant ainsi notre voix à d’autres moteurs de recherche européens tels que le Tchèque Seznam ou le Russe Yandex, également plaignants. Ces plaintes ont permis à la Commission européenne de constater l’abus de position dominante et de condamner Google à 4,34 milliards d’euros amende en juillet 2018.

Deux ans plus tard, Qwant se félicite de ce que le Département de la Justice (DOJ) des Etats-Unis a lui aussi formellement déposé plainte contre Google pour mettre fin aux pratiques abusives qui nuisent à l’ensemble des internautes en empêchant les moteurs de recherche d’offrir normalement leurs services, et donc d’investir dans leur développement. Après une longue enquête, le DOJ, comme la Commission avant lui, a pu vérifier qu’en effet Google s’est servi du système Android comme d’une clé verrouillant toute possibilité pour un autre moteur de recherche que lui-même d’être choisi par les consommateurs.

Nous pensons que ces enquêtes et décisions doivent conduire dans les délais les plus brefs à enfin véritablement mettre fin aux abus, en donnant la possibilité aux internautes de choisir librement le moteur de recherche qu’ils veulent sur leur téléphone.

Or le Choice Screen présenté par Google comme une solution n’est encore une fois qu’un abus de position dominante, auquel la Commission européenne doit mettre fin en faisant mieux respecter sa décision pionnière de 2018.

En mettant aux enchères quelques emplacements de choix alternatifs, Google demande à ses propres concurrents d’être ceux qui le payent le plus cher, pour avoir le droit d’être choisis par les consommateurs européens. C’est demander à la victime de payer son bourreau. Ce n’est pas acceptable, et l’on en voit toute l’inefficacité.

Les moteurs de recherche européens et la plupart des moteurs les plus réputés se retrouvent en effet largement exclus de ce Choice Screen, et deux ans après la condamnation de Google les consommateurs n’ont toujours pas la possibilité de choisir librement le moteur qu’ils veulent sur Android.

Il est donc primordial que ce Choice Screen soit profondément et rapidement revu et corrigé, pour que l’ensemble des moteurs de recherche qui le souhaitent soient accessibles comme choix par les consommateurs. Il en va de l’intérêt des internautes comme de la crédibilité des instances européennes qui ne peuvent accepter plus longtemps que leurs décisions restent sans effet réel et ne permettent pas le développement d’alternatives solides en Europe.

Qwant, que Google a tenté en vain d’écarter de la procédure antitrust, continuera à se battre pour que l’intérêt des Européens à une offre libre soit reconnu et que puisse leur être proposé un moteur de recherche qui respecte leur vie privée.

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